I love you

Les tranchées de mots ont quitté mon corps afin de se réfugier dans la douceur et la tranquillité de tes bras. Lorsque j’évoque l’envie d’écrire dans ma nébuleuse de tête, je me dirige de suite vers ma vie. Toutefois, ce chemin est garni de truchements et d’idéaux perplexes et mouvantes… alors je me dirige vers toi, vers toi et non pas vers ma vie, car ma vie à moi est aussi une vie vitale qui s’élabore à travers nous. Je marche je divague, vers toi, et puis quoi encore ? rien, car je m’y refuse, les tranchées de mots me terrifient encore plus qu’un groupe d’hommes en école de commerce. Les mots me murmurent dans mes songes « qu’ai-je fais ?, pardonne moi mais qu’ai-je fais ? je t’ai offert l’amour, pour puiser de l’inspiration, que veux-te de plus ? de la rancune, eh bien il y a de la rancune à chaque coin de rue, à chaque distribution alimentaire, à chaque sourire esquissé, à chaque coin de café hypocrite, mais alors pourquoi dirige-tu ta peur envers moi ? » ce n’est pas de la peur, ce n’est pas de l’hypocrisie, ce n’est pas si, ce n’est sûrement plus ça, mais plutôt un manque de cohérence inaccessible par les mots. Je débité je m’efforce de trouver ce langage poétique, là où l’autoroute s’est mise en travaux pour l’éternité. Je ne sais même pas pourquoi je m’y exerce ce soir. 

J’ai compris tellement de choses le jeudi 24 octobre 2024 au restaurant libanais juste à côté du cosmos. Parfois je me sens triste de comprendre les choses avec tant de retard, mais on ne peut jamais tous avoir d’un coup dans la vie, il faut affronter les étapes avec style et dégoût. Je me souviendrai de chaque sourire, de chaque regard souriant bienveillant, de tous les sujets de conversations, du soleil et du froid sur cette terrasse, ses chaises en plastique verte, le temps d’attente, le sourire et la gentillesse commerciale de cette serveuse sûrement étudiante en arts plastiques. Je me souviendrai du goût du café juste après lorsque timidement tu m’embrassais par pudeur que ta mère et ton frère nous observe de loin. Je me souviendrai des remarques sur l’opticien stupidement bourgeois à homme ou dame de fer, des remarques toujours aussi marantes et pertinentes de tout le monde autour d’un café. Ta mère avait froid j’aurai tellement apprécié qu’elle accepte ma veste, j’aurai tellement voulu lui sortir un pull de mon sac pour la protéger du froid. Ça paraissait super niais sur le moment et ça l’est toujours à travers ces phrases. Bien sûr que je me souviens du goût du cake à la pistache et fleur d’oranger, le bruit du café mook et les serveurs déguisés en présentateur pâtissier gay, je ne sais pas ce que ça signifie. Mais surtout je me souviens à dame de fer, lorsque tu t’es plongé dans ses bras pour lui dire au revoir, la sérénité de cette image me hante comme un conte qu’on raconte à un enfant. J’évite de penser à cette journée parfaite car elle me procure tant de joie mais tant de peine à la fois car mon quotidien ne ressemble plus à cette journée. J’ai compris ce jour-là que je faisais partie de ce quotidien, que j’étais aperçue par toi et les personnes qui comptent le plus à tes yeux qui me perçoivent aussi. Ce partage de ta vie avec la mienne est si intime et si puissant, le remède contre tout selon moi. Après cela, j’ai songé aux cadeaux de noël que je pourrai leur faire alors même que je ne fête pas noël et que ta maison est vide. Je ne pensais pas qu’un jour je serai capable de vivre ses choses-là avec quelqu’un et j’ai toujours du mal à y croire parfois tellement la beauté et la fragilité de cette chose me transperce. J’ai eu beaucoup peur, j’ai cessé d’écrire, j’ai vécu tant de belles choses mais avec tellement d’inquiétude en moi que tu as su évaporer et mettre dans des tisanes de la marque Gaïa. 

 

Pourvu que la lune me rassure le soir lorsque tu n’es plus là, est-ce que tu penses souvent au fait que j’apportais deux bretzels le matin en cours un pour toi et un pour moi. Les mois se sont déroulés et n’ont laissé place à aucun plan de sauvetage pour combler ton manque immense dans ce sud de la France qui me parait si barbare. Lorsque je traverse ce fameux pont construit si récemment, je n’éprouve aucun confort mais je me souviens de ton départ, tu étais à la station de vélo et moi j’étais en train de marcher sur le pont avec ta valise pour que tu puisses profiter une dernière fois des vélos électriques orange qui te vont à ravir d’ailleurs. Puis c’est terminé, mais ce n’est jamais vraiment terminé lorsque tu réussis à jouer avec les souvenirs dans ta tête. J’ai beaucoup essayé de camoufler ton manque, de tenter de ne pas le ressentir, de faire comme si je ne le voyais pas car je ne te voyais pas donc pourquoi me préoccupais finalement de quelque chose que je ne vois pas car il n’est pas là/ mais voilà que les choses ne sont pas aussi simples. Je ne sais même plus à quoi je ressemble car tu n’es plus là pour me voir, me regarder. Je me demande parfois comment est-ce possible que tu existes et que tu me procures autant de sentiments heureux. Je n’imagine plus un futur morose, triste, car tu as su inventer de manière ludique et adorable un avenir entre toi et moi. Les choses qui me marquent le plus sont simples comme le fait de te voir à l’intérieur du bus C1 et te saluer de l’extérieur à vélo sur la piste cyclable infernale qui m’amène d’étoile bourse jusqu’à l’hôpital civil ou tu m’attends à l’arrêt pour qu’on puisse continuer le chemin à deux à pied. La peur immense qui t’a traversé lorsqu’une Ferrari rouge a foncé droit devant moi mais j’étais juste tranquillement en train d’attendre derrière le passage piéton en t’observant. Je voudrai juste un catalogue entier de nos souvenirs parce que maintenant que tu n’es plus là je ne trouve que refuge dans ça. Toutes les fois où on marchait ensemble dans ses rues, à s’imaginer vivre ici puis là-bas, une fois à Bâle début août quand tu étais apeuré par des contrôleurs fantômes mais moi je te protégeais. Cette eau de la fontaine à la fondation Beyeler on ne savait pas vraiment si elle était potable mais on avait soif on l’a bu même si quelqu’un nous a regardé de travers lorsque tu as rempli ta gourde. Moi je me souviens aussi de la veille, un coucher de soleil j’étais à Mulhouse je rentrais de chez Inès, je t’ai appelé et tu me racontais le pique-nique que tu nous avais préparé pour demain. Je me souviens du trajet que tu as pris pour faire tes courses ce samedi sans moi, du ice tea qu’on adore que tu as acheté à la maison vitale, des saucisson bio du super U qu’on affectionne tant. Des sandwichs que tu avais disposé avec tes doigts dans ses lunch box que ta mère avait trouvé en Belgique. Puis ce moment, un jour férié à Kehl ou Lyna et Gabriel se sont rencontré, tu étais à la caisse du Muller tu achetais une bière et des chips et on s’est croisé par hasard, tu étais si heureux de me voir et si surpris c’était trop beau comme moment. Je me souviens aussi vers le mois de février, tu devais venir vers le cinéma le petit star et je t’ai rejoint en cours de route à côté du Subway parce qu’évidemment j’arrive toujours avant toi, je me souviens t’avoir aperçu en premier au bout de la rue en train de sourire aux messages que je t’envoyé. Je me souviens de tellement de choses

 

Certains textes, films, images ou moments sont plus marquants que d’autres mais le vrai confort se trouve dans la familiarité des choses et le bon fonctionnement du cerveau nécessite un temps d’affection éternelle ; c’est tellement symptomatique de ma personne d’écrire de la sorte, j’en deviens mon propre objet de propagande et puis pourquoi pas finalement. L’affection éternelle se traduit de différentes manières la première étant d’adopter une posture vague, parce que c’est là que se trouve le sentiment tant affectionné par NOUS la prudence.

Si toute la folie du monde se déferle sur moi je ne la refuserai pas parce que je suis resillée à la perte.

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